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2017-05-24T18:50:02+02:00

Rester fort

Posted by Sia Rey

 

Je ne vais pas vous faire une chronique parce que cette fois, je n’ai pas à juger l’histoire, la profondeur des personnages et encore moins la plume de l’auteur. De toute façon, après avoir lu ce livre, je n’avais vraiment pas le cœur à émettre le moindre jugement. Non, cette fois, j’ai juste été touchée et j’ai eu envie de vous parler d’Emilie Monk. De son histoire, de ce qu’elle a subi et du drame qu’a vécu sa famille. Je voulais soulever certaines questions, vous faire part de certains raisonnements et j’aimerais que l’on partage autour de ces fléaux que sont la dépression et le harcèlement scolaire.

La jeune Émilie est née le 28 juin 1998 à Lille et elle a mis fin à ses jours le 19 décembre 2015, en se jetant du balcon de sa chambre, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Dans ce livre, des témoignages d’amour de ses parents, de ses sœurs, et des textes qu’Émilie avait écrits elle même.

Vous devez vous demander ce qu’il s’est passé pour que cette jeune fille en arrive là ?

Je vais vous l’expliquer... Émilie était une petite fille heureuse et aimée de sa famille. Comme tout parent, ceux d’Émilie ont voulu le meilleur pour leur fille et elle a été inscrite dans une école privée de Lille pour pouvoir être au mieux. Puis elle est entrée au collège et c’est là que la vie d’Émilie a basculé.

Nous savons tous, je pense, que les enfants sont parfois méchants entre eux, mais sommes-nous conscient que parfois ça va au-delà de la petite moquerie d’un jour ?

Pour Émilie, ça a été beaucoup plus loin que ça et c’est ce qui l’a conduit à en finir avec cette vie qui lui pesait tant.

À travers ce livre, la famille de la jeune fille a souhaité nous alerter et nous sensibiliser sur le harcèlement scolaire et sur la dépression dont les jeunes victimes sont souvent touchées. À travers leurs mots et ceux d’Émilie elle-même, ils souhaitent que ce livre puisse, je cite : « servirent de support pour aider les jeunes à comprendre la gravité de leurs actes, et peut-être à réfléchir avant d’aller trop loin... contribuer aux réflexions actuelles sur les mesures à adopter pour combattre ce fléau... qu’il fasse réfléchir les parents, les encourage à élever leurs enfants dans le respect des autres... faire comprendre à certains enseignants que la réputation de leur établissement ne repose pas uniquement sur le nombre de mentions au bac… et enfin, aider les membres des familles de gens qui souffrent de dépression grave ».

Là, nous parlons d’adolescents. Nous sommes autour de l’histoire d’Émilie, mais il faut savoir que cette maladie, car oui, il s’agit d’une maladie, peut toucher n’importe quelle tranche d’âge et qu’il faut la prendre au sérieux. Il ne faut plus qu’une personne se sente si mal qu’elle en perde toute confiance en elle au point de ne plus pouvoir prendre en compte l’amour que lui porte sa famille, ses amis et qu’elle finisse par se sentir si misérable, si inutile qu’elles en viennent à mettre fin à sa vie, si précieuse.

Il y a dans cet ouvrage, un texte de Laura Monk, la sœur d’Émilie. Il s’appelle « je me souviens ». Elle y partage avec nous des souvenirs qu’elle a avec Émilie. J’ai choisi de vous mettre la fin de ce texte, car elle m’a particulièrement touchée.

« Je ne me souviens pas précisément quand vivre est devenu si difficile pour toi. Mais je te remercie d’avoir essayé de t’accrocher pour nous, si longtemps, et j’ai eu le temps de me rendre compte comme c’était horrible pour toi.

Je suis heureuse que tu aies pu te libérer, et je ne peux t’en vouloir.

Je me souviens de ma petite sœur, et c’était vraiment quelqu’un d’extraordinaire »

En quelques mots, on ressent tout l’amour qu’elle a pour sa sœur au point de ne pas lui en vouloir de l’avoir quitté, au point de comprendre qu’Émilie n’en pouvait plus...

June, un texte écrit par Émilie, elle-même dans son journal, décris en quelques pages l’horreur qu’elle vivait au quotidien. Voici quelques phrases sorties de son texte :

« Les toilettes étaient le seul endroit dans ce foutu collège où j’étais tranquille. Ne serait-ce qu’épargner 15 minutes de supplice à ma journée ferait qu’elle serait moins insupportable. Malheureusement, ce moment de paix ne durait qu’un trop court moment. »

« Je me mis en retrait, comme d’habitude, le plus loin possible des autres. 10 mètres de cour, 156 marches et un couloir nous séparaient de la salle de classe. »

« Retenir ses larmes, encore et encore. »

En quelques lignes, on comprend ce qu’Émilie devait faire pour réussir à supporter ses longues journées de cours.

Elle ne devait pas craquer, ce serait pire. Elle endurait quotidiennement tout cela.

Quel enfant est armé contre ça ? Aucun, je pense.

Je me souviens qu’à cet âge, beaucoup de choses nous passent par la tête. C’est un âge où il est difficile de trouver sa place. On est vite étiqueté « la grosse », « le sportif », « les populaires », « les intellos » et j’en passe. Il n’y a pas que dans les films qu’on voit ça, malheureusement.

Il est tout aussi difficile de savoir vraiment qui l’on est et de ne pas seulement suivre un mouvement pour ne pas être mis en marge du groupe.

Imaginez comme ça a dû être difficile pour cette jeune fille de rester elle-même tout en subissant chaque jour les moqueries, les insultes, l’exclusion, les vols et même parfois les coups. Mais comment la direction et les professeurs ont-ils pu laisser faire ça ?

Ils étaient au courant et ils n’ont rien fait pour aider la jeune Émilie. Je comprends la révolte et le besoin de justice de ses parents.

Qui sont les plus coupables ? Les tortionnaires d’Émilie, les élèves qui n’ont rien dit, qui n’ont rien fait, ou bien le corps professoral à qui l’on confie nos enfants durant de longues journées de cours...

On entend souvent, « ce sont des enfants, il faut les laisser se débrouiller entre eux »… Oui, il faut que nos enfants apprennent à se débrouiller seuls, mais quand on en arrive là, c’est aux adultes (parents, profs…) de leur apprendre les limites à ne pas dépasser et le respect des autres.

Certains, je le sais, diront qu’il faut être lâche pour en arriver à se donner la mort. D’autres trouveront ce geste courageux.

Personnellement, je ne jugerais pas cet acte, ni de lâche ni de courageux.

Là, où pour moi, Émilie a été courageuse, c’est quand elle a lutté, quand elle a résisté à tout ce qu’elle vivait, quand elle a essayé de tenir bon au maximum.

Oui, pour tout ça, elle a été très courageuse pour moi.

Je pense que cette jeune fille a tenu bon jusqu’à ce qu’elle soit à bout et que pour elle, la seule façon de mettre fin à tout qu’elle ressentait, à tout ce qui la détruisait petit à petit, était de mettre fin à sa vie. Tout ce qui lui arrivait a fini par être trop lourd à porter, jusqu’à ce qu’elle prenne sa décision et qu’elle se sente en paix avec elle-même.

Voici un passage, écrit par son papa, que j’ai trouvé extrêmement émouvant.

... Après une belle journée passée chez sa maman, en compagnie de son nouveau beau-père, qu’elle appréciait beaucoup, elle est rentrée chez nous. Elle m’a demandé de commander des sushis, qu’on a mangés ensemble. Ensuite, elle s’est habillée de sa plus belle robe et elle s’est maquillée, en me demandant si je la trouvais belle, et me disant qu’elle m’aimait et qu’elle voulait faire un câlin avec moi. Elle était euphorique, mais c’est seulement après que j’ai compris qu’elle se sentait en paix finalement, et soulagée du poids terrible de la dépression ; parce qu’elle avait décidé de nous quitter, et qu’elle voulait non seulement que je garde ce bon souvenir d’elle, belle et souriante, mais que je devienne aussi son porte-parole en quelque sorte, afin de partager ce souvenir avec toutes les autres personnes qu’elle aimait et qui l’aimaient aussi.

Je vais terminer avec un passage de Juliette Monk, parce que je suis entièrement d’accord avec ce qu’elle dit dans « ce que m’a appris Émilie » je ne vous mets que la fin, mais la réflexion entière mérite d’être lue...

... En conclusion, si on apprend à nos enfants à avoir confiance en eux, à s’aimer, à ne pas avoir honte de ce qu’ils sont et de ce qu’ils aiment, et à exprimer leurs frustrations et leurs opinions sans violence, on aura fait un grand pas...

J’ajouterais juste que si ce livre vous intéresse, si j’ai réussi via cet article à vous donner envie de découvrir l’intégralité de ce que veulent partager avec nous les parents d’Émilie, s’il vous plaît, ne le téléchargez pas gratuitement. Il ne coûte qu’environ 10 euros, selon le lieu d’achat, et tous les droits de « rester fort » sont reversés à des associations qu’aurait soutenues Émilie. 

Emilie Monk était une jeune fille exubérante et pudique à la fois qui n’a malheureusement pas eu le temps de profiter de la vie merveilleuse que ses parents lui ont offerte à sa naissance.

Pour Émile, pour sa famille et pour tous les enfants, adolescents qui subissent ça, partagez s’il vous plaît cet article pour qu’un maximum de personne ne prenne conscience qu’il faut changer ça !

 

N'hésitez pas à réagir à cet article, et à venir échanger ou dire simplement ce que vous en pensez. 

 

 

 

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